Nécropolis, d’Herbert Lieberman (1976)

necropolisTitre : Nécropolis (titre original : City of the Dead)

Auteur : Herbert Lieberman

Année : 1976

Genre : Policier

Prix : Grand prix de littérature policière 1977 (roman étranger)

Histoire :

New York est la ville du crime et le docteur Konig, médecin légiste en chef, est aux premières loges pour s’en apercevoir. Tous les jours, il autopsie des cadavres de tout genre, jusqu’aux derniers qui sont arrivés par petits bouts, entendez membres tous découpés, une vraie soupe d’os.

Et puis un jour, sa fille Lolly disparaît. Konig va devoir la retrouver.

Critique :

Les coups de cœur deviennent une habitude, cette année…Mais ce n’est pas pour me déplaire, loin de là ! Surtout lorsque le dernier coup de cœur en question est un roman policier, genre que j’apprécie de plus en plus.

Dans ce domaine, Nécropolis est même plus qu’un policier. Herbert Lieberman, spécialiste du « policier new-yorkais », semble particulièrement bien renseigné sur le corps humain, en particulier lorsque celui-ci est en plusieurs morceaux et a passé un petit moment à moisir de la boue. Du coup, le lecteur a le droit à des descriptions absolument succulentes sur 500 pages, mais si vous aimez ce genre de malsainité autant que moi, vous allez adorer. Surtout que c’est intelligent, sur l’écriture comme dans l’histoire. Les personnages sont aussi vrais que nature, blasés dans la grosse pomme livrée à la violence et de laquelle ils semblent totalement prisonniers, pestant les uns contre les autres (on a d’ailleurs droit à de beaux échanges). Les intrigues se croisent, ayant en commun le personnage de Konig, et permettant de multiples rebondissements sans être lassants. Le coup de maître, et c’est ce dans quoi aurait pu tomber le roman, c’est que malgré ce milieu sombre et noir, Herbert Lieberman n’est pas déprimant.

Konig, lui, est une très belle trouvaille. C’est un personnage seul, obsédé par son travail, qui nous émoit par moment et qui pourtant, est un égoïste froid qui injurie ses collègues. C’est finalement un anti-héros total, un fonctionnaire dont la seule faille est la disparition de sa fille, mais sans cela, il serait vraiment détestable. Un personnage très fouillé psychologiquement que Lieberman nous offre donc là. L’auteur m’a convaincue et ses autres romans viennent de finir sur ma PAL.

Un certain goût pour la mort, de P.D. James (1986)

uncertaingoutpourlamortTitre : Un certain goût pour la mort (titre original : A Taste for Death)

Auteur : P.D.James

Année : 1986

Genre : Policier

Prix : Grand prix de littérature policière 1988 (roman étranger)

Histoire :

Dans la sacristie de l’église St-Matthew, à Londres, deux corps sont retrouvés avec la gorge coupée. Le premier est un clochard, l’autre s’appelle Paul Berowne, vient d’une vieille famille de baronnet et connaissait une brillante carrière politique. L’inspecteur Adam Dalgliesh, accompagné de ses collègues Kate Miskin et Massinghton.

Critique :

Côté romans policiers, Un certain goût pour la mort est une excellente surprise. Dès le début du livre, le style d’écriture m’a impressionné et m’a réellement envoûtée : c’est fignolé, il y a de belles descriptions sans qu’elles soient trop longues pour autant. Du coup, P.D.James dont il s’agit là du premier roman que je lis marque un très bon point là-dessus. La scène du meurtre est superbement décrite, tout comme par la suite de l’œuvre les pensées et les sentiments des personnages. Car ce qui est très intéressant dans ce livre, c’est la place importante que donne P.D.James à la psychologie des enquêteurs, notamment de Kate Miskin dont le personnage m’a beaucoup convaincue. A travers l’enquête et les personnages, P.D.James creuse surtout le sujet de l’importance de la famille et des liens du sang, et les répercutions qu’elle peut avoir sur la carrière et la vie sentimentale. Heureusement d’ailleurs que le roman ne se base pas seulement sur l’enquête qui, bien que prenante pour le suspense créé sur l’identité du coupable, est parfois assez complexe et pas toujours très intéressante à mon goût.

Un certain goût pour la mort reste cependant un excellent roman policier à ne pas manquer et qui pour ma part, me motive d’autant plus à découvrir d’autres romans de cet écrivaine !

Enquête dans le brouillard, d’Elizabeth George (1988)

enquetedanslebrouillardTitre : Enquête dans le brouillard (titre original : A Great Deliverance)

Auteur : Elizabeth George

Année : 1988

Genre : Policier

Prix : Grand prix de littérature policière 1990

Histoire :

Dans le Yorkshire, William Teys est retrouvé assassiné, la tête coupée. A côté de lui, sa fille Roberta dit avoir fait cela et ne rien regretter. Deux policiers de Scotland Yard viennent de Londres pour enquêter : il s’agit de Thomas Lynley, bel inspecteur issu d’une famille riche et de Barbara Havers, d’origine modeste, pas très jolie et détestant Lynley et sa classe sociale.

Critique :

Premier livre d’Elizabeth George, c’est également le premier que je lis d’elle. Lynley et Havers se rencontrent et je les ai donc découvert en même temps. Bien que totalement opposés, ils sont attachants tous les deux et j’ai accroché immédiatement à cette équipe improbable, où les deux se complètent l’un l’autre grâce à leurs différences. Deux excellents personnages principaux lié au très beau style d’Elizabeth George, forcément je craquerai pour les autres livres de la série Lynley. Mais en plus de cela s’ajoute une enquête passionnante qui révèle tout le temps des surprises et qui tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Même lorsque tout semble résolu, il y a encore de terribles découvertes. Car cette intrigue est en effet horrible, et je suis sortie bien secouée de cette lecture. Elizabeth George, bien qu’Américaine, place son histoire en Angleterre. Mais malgré les paysages romanesques de la campagne anglaise et les références à Jane Austen et surtout aux sœurs Brontë, on est très loin d’un petit meurtre « tranquille » à l’arsenic entre personnes de bonne société. Ici, la victime a eu le droit à la hache et à la fin, la « solution » et surtout la manière dont la vérité est dévoilée est macabre et très déstabilisante. C’est pourtant un beau « mélange » que nous livre Elizabeth George qui n’est donc pas un Agatha Christie ou un Conan Doyle, mais qui n’est pas pour autant un polar totalement noir à la Ellroy. C’est un juste milieu qui m’a beaucoup plu et que donc, je vous conseille sans hésitation.