Paris est une fête, d’Ernest Hemingway (1964)

parisestunefeteTitre : Paris est une fête (titre original : A Moveable Feast)

Auteur : Ernest Hemingway

Année : 1964

Genre : Roman autobiographique

Histoire :

Ernest Hemingway raconte ses premières années d’écrivain, lorsqu’il vivait à Paris avec sa femme Hadley dans les années 20, et alors qu’il était journaliste sans le sou et qu’il rédigeait des nouvelles et des contes.

Critique :

N’étant pas une grande connaisseuse en matière de littérature américaine, j’avais hâte de découvrir un de ses écrivains les plus emblématiques, Ernest Hemingway. Et cette expérience me donne vraiment envie de creuser plus la littérature du « nouveau monde » !

Paris est une fête est une ballade dans une ville magnifiquement décrite par l’auteur américain, où le seul défaut qui m’a un peu titillé eest l’écriture, parfois un peu lourde avec les « et » répétitifs, mais c’est vraiment là du chipotage. Passons plutôt à l’éloge du roman…Il n’y a pas de véritable histoire, seulement la déambulation d’un homme qui évoque des souvenirs et des tableaux dans la ville lumière dans les années 20. C’est une promenade magique, qui donne envie de visiter chaque lieu cité dans le livre et qui nous fait rencontrer comme jamais les contemporains d’Hemingway, comme Ford Madox Ford, Fitzgerald ou encore Ezra Pound, et nous fait rentrer dans leur intimité. L’écriture est simple et pourtant, nous fait tout ressentir : les odeurs dans les rues, le goût du café crème que boit l’auteur, et cela nous conduit jusqu’à imaginer la lumière du matin qui s’infiltre dans le petit appartement d’Hemingway où jouent son fils et leur chat. Pas de longues descriptions, et pourtant les images racontées par l’écrivain valent toutes les photographies noires et blanches de l’époque. Sa femme, qu’il dit être le personnage principal du livre, on a l’impression d’être près d’elle, de voir ses cheveux, de sentir son parfum et de pouvoir toucher le tissu de ses vêtements !

Une édition parue en 2011 (voir par exemple l’édition Folio) permet de prolonger le plaisir avec des vignettes parisiennes inédites qui sont elles aussi des moments de vie qui eurent lieu éphémèrement il y a presque cent ans, mais que Hemingway sait nous restituer avec brio !

Le Chat, de Georges Simenon (1967)

lechatTitre : Le Chat

Auteur : Georges Simenon

Année : 1967

Genre : Drame

Histoire :

Emile et Marguerite forment un couple qui se sont aimés autrefois, quand ils étaient jeunes. Aujourd’hui, ils ne se supportent plus. Ils vivent toujours ensemble, se côtoient tous les jours mais refusent même de se parler. Pourquoi ? Comment en sont-ils arrivés là ? Et si c’était la faute du chat ?

Critique :

Autant vous prévenir tout de suite, Le chat est un roman extrêmement pessimiste et où la haine imbibe chaque parole des personnages. Ceux-ci ont vieilli, n’ont jamais eu d’enfant et vivent au fond d’une impasse. Dans leur petite maison, ils se livrent une guerre où les munitions sont de petits actes banals pour blesser l’autre, où les obus sont de petits papiers sur lesquels chacun écrit un mot ou une courte phrase qu’il envoie à l’autre. La bombe atomique, c’est la mort du chat d’Emile. Marguerite l’a tué. Pour se venger, Emile s’est attaqué au perroquet de Marguerite.

Vous l’aurez compris, c’est pas la joie chez les Bouin. Quant au lecteur, c’est à voir ! Personnellement, j’ai bien apprécié, mais sans plus. Je pense que c’est le style qui m’a un peu perturbée et l’histoire, bien qu’excellente, tire un peu en longueur (et pourtant, le roman est très court). Ca ne m’a pas empêchée de finir Le Chat en deux jours et d »adorer les rares conversations entre Emile et Marguerite, qui sont très cyniques et froids.

Une adaptation en a été faite par Pierre Granier-Deferre, avec deux géants du cinéma français, Jean Gabin et Simone Signoret. Ceux-ci sont parfaits dans leur rôle. Pas mal de choses diffèrent du roman au niveau de l’histoire mais finalement, j’ai préféré le film au livre.

Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel (2007)

lerapportdebrodeckTitre : Le rapport de Brodeck

Auteur : Philippe Claudel

Année : 2007

Genre : Réaliste

Histoire :

Brodeck vit avec sa famille dans un petit village isolé du monde. La guerre s’est terminée et durant celle-ci, il a vécu d’horribles choses. Maintenant, il travaille en faisant des rapports sur la faune et la flore mais un jour, les hommes de son village lui demande d’en écrire un sur un terrible événement qui vient d’avoir lieu au village…

Critique :

Philippe Claudel, auteur des Âmes grises ou encore de La Petite fille de Monsieur Linh, a gagné le prix Goncourt des lycéens en 2007 pour son livre Le rapport de Brodeck. Il nous plonge dans une histoire étrange, dure parfois à cause de ses descriptions, mais dont on ne connaît ni le lieu ni la date exacte. Le récit évoque fortement la deuxième guerre mondiale et donc l’Allemagne, mais ce qui est raconté est intemporel et pourrait valoir pour toutes les époques, dont la nôtre. Le roman de Philippe Claudel envoie un message. A travers le rapport qu’écrit Brodeck au fil des pages et qu’on tient en fait entre nos mains, il y a un témoignage. Le témoignage d’un homme qui a vécu l’intolérance, le racisme et l’antisémitisme.

« Raconter est un remède sûr », dit-on dans le roman, alors Brodeck raconte, nous parle de ce qu’il vit et de ce qu’il a vécu. Il nous dépeint la haine que les gens ont pour les étrangers, cette haine dont il a été victime pendant la guerre et qu’il voit encore. Elle est terrible, brutale, violente.

Le sujet est très fort, me direz-vous, et je le reconnais, mais ce n’est pas pour autant que j’ai réussi à totalement m’immerger dans le roman, en particulier au début. Le personnage principal, Brodeck, parle de choses qui se sont passées à deux époques différentes, s’éloigne souvent de son sujet, et on a bien du mal à suivre parfois. L’histoire « part un peu dans tous les sens », en fait. Pour ce qui est du style d’écriture, j’ai mis aussi beaucoup de temps à m’y faire et en relisant des passages, je me rends compte que je n’arrive toujours pas à l’apprécier. Comme il s’agissait d’une lecture obligatoire pour le cours de français, je l’ai terminé, mais péniblement.

Contrairement à beaucoup de critiques littéraires et de lecteurs qui l’ont adoré, je n’ai été que très peu touchée par ce roman, malheureusement. C’est donc une petite déception pour ce début d’année.