Le Monde de Sophie, de Jostein Gaarder (1991)

lemondedesophieTitre : Le Monde de Sophie (titre original : Sofies Verden)

Auteur : Josten Gaarder

Année : 1991

Genre : Roman philosophique

Histoire :

Sophie a 15 ans et vit avec sa mère, pendant que son père travaille loin d’elles. Un jour, alors qu’elle rentre de l’école, elle découvre dans sa boîte aux lettres un message anonyme qui lui est destiné et où il est écrit : « Qui es-tu ? », puis une autre qui lui demande « D’où vient le monde ? ». C’est en fait la première d’autres lettres qui la mèneront à découvrir la philosophie.

Critique :

En écrivant ce livre sous forme d’une fiction, Josten Gaarder voulait expliquer de manière ludique ce qu’était la philosophie, d’où elle venait et quelle avait été son évolution au cours des siècles, avec les différents mouvements et grandes figures. Je ne vais pas être tendre avec ce roman qu’on m’avait pourtant conseillé et dont j’avais entendu beaucoup d’avis positifs.

Tout d’abord, j’ai appris peu, du moins pas beaucoup plus qu’en cours de philosophie, surtout qu’en voulant être ludique, Gaarder ne creuse pas énormément non plus. J’attendais quand même avec impatience les « passages philosophiques », parce que la fiction qui les englobe m’a ennuyée. Le souci vient principalement du style d’écriture, qui est vraiment celui d’un livre pour adolescents et qui n’est pas beau du tout. Peut-être le problème vient-il de la traduction. Quoi qu’il en soit, l’histoire de Sophie est totalement tirée par les cheveux, et même si Gaarder a pourtant au départ une bonne idée (quel monde est réel ? Peut-on se fier aux sens ?, etc…), le style enfantin ne rend pas du tout la chose crédible et la rend même ridicule. Du coup, j’ai été bien contente de finir l’histoire de la philosophie, de refermer enfin ce livre et d’aller plutôt me plonger dans mes cours de philosophie.

Le Prince, de Nicolas Machiavel (1532)

leprinceTitre : Le Prince (titre original : Il Principe)

Auteur : Nicolas Machiavel

Année : 1532

Genre : Traité politique

Critique :

Pendant la Renaissance, la célèbre famille des Médicis était à la tête de la ville de Florence et tentait de garder leur pouvoir. Machiavel écrit alors son traité « Le Prince » qu’il destine à Laurent de Médicis, dit Laurent le Magnifique, où il explique comme doit régner un « prince ». C’est, si on peut le dire ainsi, un mode d’emploi pour avoir le pouvoir et le garder, avec des méthodes qui ne sont parfois pas moralement acceptables. La première chose qu’il en est ressorti quand j’ai fini ce livre, c’est qu’il demande énormément de connaissances des « personnalités » et figures politiques de l’époque et également antérieures à Machiavel. Celui-ci a une écriture très brusque par moments et ne se perd jamais dans des explications très longues et détaillées des personnages qu’il cite. Du coup, pour bien cerner le livre, une encyclopédie à côté de soi n’est vraiment pas de trop si on est pas un(e) spécialiste de la Renaissance. Le traité est intéressant pour découvrir les ficelles du pouvoir à l’époque, mais se révèle parfois extrêmement compliqué à comprendre. Au final, « Le Prince » m’a paru remarquable parce qu’il m’a permis de mieux comprendre mes cours de littérature de Lorenzaccio, mais je ne l’aurais sûrement pas lu autrement. Une lecture nécessaire lorsqu’on veut donc creuser un peu le sujet, mais qui ne m’a pas passionnée plus que cela.

Le deuxième sexe, de Simone de Beauvoir (1949)

ledeuxiemesexeTitre : Le deuxième sexe

Auteur : Simone de Beauvoir

Année : 1949

Genre : Essai, philosophie

Critique :

Avant tout, petite présentation de ce livre pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas : « Le deuxième sexe » est composé de parties qui semblent très différentes mais qui en fait permettent de comprendre au fur et à mesure ce à quoi Simone de Beauvoir veut nous mener, il y a vraiment un fil conducteur. Dès l’introduction, on apprend des choses et moi qui avait peur de ne pas tout comprendre, j’ai pu dès le début bien suivre. Ensuite, la philosophe présente la femme d’un point de vue biologique et psychanalytique, avant de refaire l’Histoire de la femme (en Occident!).

Ce chapitre m’a paru très intéressant, d’autant plus que Simone de Beauvoir (et cela s’est confirmé par la suite) n’est pas radicale et reconnaît les « torts » des hommes autant que ceux des femmes. Même si elle est par moment très ironique et qu’elle s’attaque parfois à certains anti-féministes, c’est toujours de manière réfléchie et très finement. Dans ce chapitre sur l’Histoire (qui remonte d’ailleurs jusqu’à la Préhistoire), Beauvoir parle des femmes et des relations entre les deux sexes. Elle décrit leurs conditions de vie à chaque époque, la vision que les hommes et les femmes avaient les uns sur les autres. Elle cite également des personnages illustres qui ont marqué l’Histoire des femmes, fait parfois des retours en arrière mais ne nous perd pourtant jamais. Elle conclue ce chapitre avec cette phrase qui le résume bien et qui est maintenant devenue célèbre : « Toute l’histoire des femmes a été faite par les hommes ».

Après une partie nommée « Mythes » sur les différentes visions de la femme (et le « mythe féminin ») mais aussi sur les points de vue différents d’écrivains, Beauvoir commence la partie la plus longue (« Formation ») par une phrase elle aussi devenue très connue : « On ne naît pas femme, on le devient ». Et en effet, dans les chapitres qui suivent, la philosophe nous montre ce qu’est la vie d’une femme, de l’enfance à la vieillesse, en passant par la jeune fille ou encore la mère. Tout un cheminement qui mène Simone de Beauvoir à finir son livre par des propositions, des solutions qui selon elle aideraient les femmes à être enfin indépendante et libre. Pour résumer brièvement, il y aurait selon elle deux choses qui le permettrait : l’égalité au travail entre les hommes et les femmes (mêmes salaires, postes et considération) ainsi que la libre contraception.

Il m’a fallu bien du temps pour lire cet essai philosophique (premier que je lis réellement), mais non pas à cause de sa longueur mais surtout pour comprendre tout ce qu’il contient. En effet, le texte de Simone de Beauvoir est très intéressant mais très dense et certains chapitres sont un peu plus difficiles à comprendre.

Une des principales craintes en commençant ce livre était qu’il ne soit finalement plus vraiment d’actualité. Il a été écrit en 1949, et les choses ont beaucoup évolué pour les femmes en un peu plus de 50 ans. Pourtant, même si certains éléments n’ont plus cours aujourd’hui (notamment sur la question du mariage), il se trouve cependant que d’autres perdurent encore. On pourrait dire que la femme est libre de travailler aujourd’hui, mais est-elle vraiment égale aux hommes dans ce domaine ? Même malgré les avancées faites, il reste encore des inégalités et on ne connaît que trop bien « le plafond de verre ». Et la libre contraception ? Simone Veil a permis de grandes choses, et pourtant, en fermant le livre de Simone de Beauvoir, je me suis dit que finalement, même avec la libre contraception dans les textes de lois, les mentalités n’avaient peut-être pas encore totalement évolué. Il y a encore du chemin à faire, et le texte de Simone de Beauvoir reste encore aujourd’hui un livre très important et sur le fond, il est (malheureusement) toujours d’actualité.